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Photo du rédacteurnathalie laurent

L’Abbé Nollet, un physicien du 18ème siècle

 Jean Antoine Nollet, nommé généralement l’Abbé Nollet,  est un physicien français qui dès le XVIIIème, participe au développement de la physique en favorisant la méthode expérimentale. Plus qu’à  la théorie, il se fiait en effet au témoignage de l’expérience.


Jean Antoine Nollet nait en 1700 à Pimprez, dans la région de Compiègne. Bon élève, il étudie au collège de Beauvais, puis fait des études de théologie. Habile de ses mains, il s’intéresse à l’émaillage et monte un petit laboratoire. En 1728, le comte de Clermont le fait rentrer dans sa société des Arts. C’est à cette date (1728-1730)  que Nollet  construit les globes terrestres et célestes, dédiés à  ses protecteurs, la duchesse du Maine et le comte de Clermont.


Globes terrestre et céleste, 1728

Abbé Nollet, Globe terrestre, 1728. D. 32,5 ; H. 55 cm et Globe céleste, 1728. D. 32,5 ; H. 55 cm. Bibliothèque nationale de France, département des Cartes et plans, Paris


A partir de 1730, Nollet travaille avec le surintendant Dufay (Du Fay), un grand spécialiste de l’électricité du XVIIIème siècle. Ce dernier emmène notamment Nollet en Angleterre où il développe ses connaissances en science expérimentale. Nollet se fait apprécier à Londres et sera même élu par la suite à la Royal Society.

Vers 1733, René Antoine Ferchault de Réaumur choisit Nollet pour l’aider dans son laboratoire de sciences. Une fois de plus, l’Abbé Nollet est apprécié pour sa dextérité à fabriquer les instruments nécessaires et à réaliser des expériences complexes. Il  travaillera notamment sur le thermomètre qu’il cherche à calibrer.

 En 1735, l’Abbé Nollet ouvre un cours de physique expérimentale à Paris, au collège de Navarre, qui connaitra rapidement le succès. Les expériences de Nollet fascinent les spectateurs.


Leçons de physique expérimentale, Abbé Nollet


L’abbé Nollet fait paraitre en 1738  un ouvrage original « Programme ou Idée générale d’un cours de physique expérimentale avec un catalogue raisonné des instruments qui servent aux expériences ». Nollet avait la volonté de fabriquer lui-même ou de former lui-même  les ouvriers, pour créer les instruments de ses expériences. Il présente dans la deuxième partie de cet ouvrage un catalogue descriptif des  instruments qu'il propose de vendre, selon les expériences souhaitées (expériences sur le mouvement et la pesanteur, expériences sur l’air, sur l’optique, sur l'électricité, etc).


Machine électrique de l'Abbé Nollet, permettant de générer du courant.


Dès  1739, Nollet devient membre de l’Académie des sciences. Il est apprécié et il sait créer le spectacle, en particulier avec les expériences sur l’électricité. Il utilisera notamment « la bouteille de Leyde », qui est une sorte de condensateur électrique, que l’on pouvait donc charger pour envoyer ensuite une décharge à la personne qui la touchait.   Ce système fut utilisé par Nollet pour faire sursauter,  presque en même temps, 180 militaires qui se tenaient les uns aux autres par des tiges de fer.

En 1743, l’Abbé Nollet  publie les deux premiers tomes, des « leçons de physique expérimentales». Quatre autres tomes sortiront par la suite, traitant des différentes forces physiques : pesanteur, température, lumière, électricité, etc.  Ces 6 volumes, joliment illustrés connaitront un franc succès et de nombreuses réimpressions. En 1746, il publie également l’ouvrage intitulé « Essai sur l’électricité des corps » où il décrit ses différentes expériences sur l’électricité.  

 















« Leçons de physique expérimentale », Abbé Nollet, 

Tome troisième


Essai sur l’électricité des corps, 1746


L’année suivante, l’Abbé  Nollet construira aussi le premier électroscope, composé alors de deux balles de sureau et de fils de lin.  Nollet, passionné d’électricité,  était pourtant en désaccord avec Benjamin Franklin sur la nature de cette force nouvelle. Pour expliquer son action attractive et répulsive, Nollet pensait en effet que l’électricité se composait de deux fluides distincts, en opposition aux idées de Franklin qui voyait plutôt les effets attractifs et répulsifs dépendant des objets et  matériaux utilisés.

 

L’abbé Nollet ne s’arrête cependant pas à l’électricité et se passionne pour bien d’autres choses : il s’intéresse à la température, aux ondes sonores, à la pression osmotique, au tonnerre, etc. Ainsi, à partir de 1758, il devient « Maître de physique des  Enfants de France ». Il développe la physique expérimentale à la Cour de France et aménage en 1759 à l’ "Hôtel des Menus Plaisirs" à Versailles, un cabinet de physique complet  pour l’enseignement des « Enfants de France », dont le jeune Louis XVI. Il enseigne  également pour diverses écoles militaires, il rencontre Lavoisier, qui s’intéressait beaucoup aux conférences et aux expériences de Nollet et Gaspard Monge qui l’assistera dans ses recherches à partir de 1769.

 

« L’art des expériences » est un ouvrage en trois tomes, publié en 1770, qui constitue la dernière œuvre écrite de l’Abbé Nollet. Il y décrit le travail des matériaux et la fabrication des instruments de physique, avec une préface adressée à Monseigneur le Dauphin : « C’est la description de tous ces instruments que j’ai fait passer sous vos yeux pendant l’espace de dix années, que vous avez pris plaisir à démonter et à rétablir pour en mieux connaître le mécanisme et avec lesquels vous m’avez vu faire toutes ces expériences qui vous ont conduit à la connaissance des effets naturels et à celles de leurs causes… »

Il meurt peu de temps après, le 24 avril 1770, à Paris, à l’âge de 70 ans. Une partie des appareils de Nollet se trouve encore à Paris, au conservatoire national des Arts et Métiers. S’il apprécie le savoir des anciens, Jean Antoine Nollet n’admet rien « s’il n’est frappé au coin de l’expérience ou démontré selon les règles ». Touche à tout, curieux  et très  habile, l’Abbé Nollet a su placer l’expérimentation à la base des découvertes scientifiques. 

 

Sources :

-"Jean Antoine Nollet", Wikipedia, consulté le 30/06/2024

- "Nollet Jean Antoine (1700-1770)", écrit par Bernard Pire, www.universalis.frEncyclopedia Universalis,  consulté le 30/06/2024

-"Leçons de physique expérimentale", Tome premier, par M. l’Abbé Nollet, Chez Hippolyte-Louis Guérin, Paris, 1759

-"L’art des expériences ou avis aux amateurs de la physique", par M. l’Abbé Nollet, Chez P. R. G. Durand, Paris, 1770

-"Une grande controverse scientifique au XVIIème siècle, l’Abbé Nollet et Benjamin Franklin", par Dr Jean Torlais, dans Revue d’histoire des Sciences année 1956, pp. 339-349

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