Gaston Tissandier est un scientifique et vulgarisateur du XIXème siècle, passionné de technique et d'aérostats. Il est l'auteur de nombreuses monographies, il est également connu comme l'éditeur d'une revue scientifique à succès: "La Nature".
Gaston Tissandier est né en 1843 à Paris. Comme nombre de ses homologues vulgarisateurs, il débute par une formation scientifique poussée et étudie la physique et la chimie au Conservatoire des arts et métiers. Il apprécie les communications au grand public. Il devient professeur puis dirigera un laboratoire d'analyse à partir de 1864. Il publie son premier livre en 1867 (L'eau, G. Tissandier, collection Bibliothèque des merveilles, 1867). Mais ses sujets d'étude sont nombreux. Il s'intéresse au charbon (La houille, 1869), à la photographie (La photographie, collection Bibliothèque des merveilles, 1874), la météorologie (l’« Océan aérien », études météorologiques, vers 1889), à l'histoire des sciences (Les martyrs de la science, 1880), mais aussi à la découverte de l'atmosphère et aux aérostats.
La première ascension de Gaston Tissandier en ballon a lieu le 16 aout 1868, il a alors 25 ans, en compagnie de Jules Duruof; cette ascension sera suivie de nombreuses autres qu'il détaillera dans ses ouvrages.
En septembre 1870, il fera partie des aérostiers qui partent en ballon durant le siège de Paris. Gonflés au gaz d'éclairage, les ballons permettaient de passer au dessus de l'armée prussienne et d'apporter des missives (et des pigeons voyageurs pour les réponses) à l'armée française en zone libre. Le premier ballon à décoller est Le Neptune, avec Jules Duruof seul à son bord. Gaston Tissandier est le quatrième à décoller en ballon ; il part de Paris sur Le Céleste, et atterrit à Dreux. Son frère Albert Tissandier, aérostier également, atteindra Tours en ballon, quelques temps plus tard. Par la suite, Tissandier montera une équipe d'aérostation militaire destinée à l'observation des champs de bataille.
L'aérostat est une passion pour Gaston Tissandier et les publications à ce sujet sont nombreuses. On notera notamment:
-En ballon ! Pendant le siège de Paris. Souvenirs d'un aéronaute, Paris, 1871
-Simples notions sur les ballons, 1876
-Le Grand Ballon captif à vapeur de M. Henry Giffard, 1878
-Observations météorologiques en ballon. Résumé de 25 ascensions aérostatiques, Paris, 1879
-Les Ballons dirigeables : Application de l'électricité à la navigation aérienne, Paris, 1885
-La navigation aérienne : l'aviation et la direction des aérostats dans les temps anciens et modernes, Paris, Hachette, coll. « La Bibliothèque des merveilles », 1886.
-Histoire de mes ascensions récit de quarante voyages aériens (1868-1886), Paris, Dreyfous.
-Bibliographie aéronautique : Catalogue de livres d'histoire, de science, de voyages et de fantaisie, traitant de la navigation aérienne ou des aérostats, Paris, 1887.
-Histoire des ballons et des aéronautes célèbres, Paris, H. Launette & C., 1887
Après ces évènements, Gaston Tissandier , son frère Albert et quelques amis se regroupèrent pour créer une revue permettant de diffuser les connaissances scientifiques, les découvertes et les inventions. Le premier numéro de cette revue scientifique, "La Nature", parait en juin 1873. Tissandier fait appel à de nombreux rédacteurs, selon leurs spécialités scientifiques. Il utilise les illustrations puis les photos pour enrichir la revue et les lecteurs sont nombreux.
Parallèlement, Gaston Tissandier continue ses sorties en ballon, jusqu'à ce que l'un des voyages vire à la tragédie.
En 1874, les aéronautes Croce-Spinelli et Théodore Sivel, aidés par le physiologiste Paul Bert, se préparent à une ascension en haute altitude. En 1875, ce sont trois hommes, Croce-Spinelli, Théodore Sivel et Gaston Tissandier qui embarquent en ballon à bord du Zénith. Le ballon monte à plus de 8000 mètres, l'oxygène insuffisant leur fait perdre connaissance. Le ballon finit par redescendre et tomber au sol mais Tissandier sera le seul survivant. Après cet accident, il demeurera cependant presque sourd.
Tissandier reprend pourtant son travail de directeur de revue. A partir de 1880, il crée une nouvelle rubrique dans le journal, "la physique sans appareil". Cette rubrique est un succès et Tissandier publie alors la même année "Récréations scientifiques ou L'enseignement par les jeux, la physique sans appareil, la chimie sans laboratoire" (Edition Masson, 1880).
En 1890, les rubriques de récréations physiques prendront le nom de "Science pratique et récréative". L'un des rédacteurs de cette rubrique de Science pratique est d'ailleurs Arthur Good. C'est ce dernier qui publiera par la suite une série d'ouvrages bien connus, "La science amusante", sous le pseudonyme de Tom Tit.
Si Gaston Tissandier eut une vie trépidante, elle fut relativement courte. Il meurt à 56 ans en 1899, suite à une longue maladie.
Sources :
-Nécrologie publiée dans La Nature N°1372 du 9 septembre 1899
par Denis Blaizot
-Histoire de la vulgarisation scientifique avant 1900, Guy Vautrin, EDP Sciences, Les Ulis , 2018.
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